Le MTLD ( Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques / 1947-1954 )

(Algérie), Jacques Simon.2003

 

C'est en 1947, que Messali Hadj fonde en Algérie le MTLD qui maintient dans la clandestinité le Parti du peuple algérien (PPA) à côté d'une structure paramilitaire : l'organisation spéciale (OS). Pendant les élections municipales de 1947, le MTLD fait plébisciter dans le second collège le mot d'ordre d'une Assemblée constituante souveraine. Par réaction le gouverneur Naegelen truque toutes les élections et réprime les nationalistes.

En 1950, le démantèlement de l'OS ouvre une crise au sein de la direction du parti. Elle se manifeste vivement en 1952 et s'enfle en 1953. Elle a pour cause le refus de Messali de voir les élus du MTLD au conseil municipal d'Alger accepter une cogestion de la ville avec le maire néocolonial : Jacques Chevallier. Messali appelle les militants à former un Comité de salut public (CSP), qui va refonder le MTLD au Congrès d'Hornu, en juillet 1954. La direction élue, le Conseil national de la révolution (CNRA) est chargée de préparer l'insurrection en décembre 1954.

De leur côté, des membres de l'ancienne direction (les Centralistes) tiennent en août à Alger leur congrès. C'est dans ce contexte que Boudiaf fonde avec un groupe d'activistes le comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA) et lance avec le soutien de Nasser, la " Toussaint rouge ". Le gouvernement Mendès France interdit le MTLD mais ses militants entrent aussitôt dans la lutte pour l'indépendance.

Dans ce livre, il est montré que dans le MTLD, deux forces sociales et politiques antagonistes se sont affrontées : les Messalistes luttaient pour une Algérie souveraine et les Centralistes pour une Algérie au sein de l'Union française, sans rupture du pacte colonial avec la France.

 

Jacques Simon est né en 1933 à Palat (Algérie). Étudiant à Paris, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, après le congrès du MTLD à Hornu. Puis il participe à la construction de la Fédération de France de l'USTA. Docteur en Histoire, il est le président du Centre de recherche et d'Étude sur l'Algérie Contemporaine (CREAC).

Illustration de couverture : Défilé du I er mai 1953 à Paris. Au 1 er rang de gauche à droite : Akli Banoure, Radjef Be/kacem, Houcine Saouel et Moulav Merha{v.