Les
études sur les premiers couples mixtes,
c'est-à-dire ceux formés entre un
immigré et une personne née en France, se
sont fortement développées depuis une
vingtaine d'années. Par contre, celles qui
s'intéressent aux couples mixtes formés par
les enfants de l'immigration n'avaient jusqu'à
présent pas fait l'objet d'études
approfondies. Dans la première partie de son
ouvrage, l'auteur dresse un rapide état des lieux
relatif aux premiers couples mixtes
franco-maghrébins. Dans une
deuxième partie, il aborde son enquête sur
les couples mixtes de la " deuxième
génération ", formés par un conjoint
né en France de parents français et un
conjoint né en France de parents algériens.
Ces derniers rencontrent-ils les mêmes
difficultés que les couples mixtes stricto sensu ?
Quels sont les problèmes qui disparaissent d'une
génération à l'autre ? Quels sont
ceux qui conservent toute leur acuité ? La
démarche adoptée ici, de type biographique,
permet aux acteurs d'occuper une place
prépondérante dans cette
étude. Au-delà
de ces récits, l'auteur essaie de
réinterroger la notion d'intégration, en
réexaminant le discours savant sur la question et
en le confrontant aux points de vue des conjoints
d'origine maghrébine de ces couples mixtes. II
constate également que ces processus
d'intégration se réalisent le plus souvent
dans une grande difficulté pour les personnes qui
s'en trouvent situées aux charnières : les
primo-arrivants et leurs enfants. Bruno
LAFFORT est membre du Centre Lillois d'Études et
de Recherches Sociologiques et Économiques
(CLERSÉ), laboratoire rattaché au CNRS, et
à l'université de Lille 1. Il
prépare une thèse de doctorat en sociologie
sur l'immigration
des intellectuels en France, par /e prisme des anciens
étudiants marocains arrivés dans la
métropole lilloise il y a une vingtaine
d'années. En
couverture : Hélène, Ai'ssa et leur fils
Matéo. Hazebrouck 2002. Photo de Didier
Goupy.