L'histoire
de la FEN est liée à celle du syndicalisme ouvrier. En 1880, Jules Ferry
facilite l’organisation des instituteurs dans un syndicat qui adhère
à la CGT en 1895. La Grande Guerre est suivie après la révolution russe
par la création du PCF et la division syndicale. Resté à la CGT, le
SNI milite pour l’unité syndicale en 1936 et en 1943. En 1947, il refuse
la scission de la CGT et adopte au congrès de mars 1948, la motion Bonissel-Valière
qui maintient l’unité du syndicat.
Hostile
à la politique coloniale de la France, la FEN condamne à son congrès
de novembre 1954, la répression en Algérie et exige la libération de
Messali Hadj.
Opposé
à la politique algérienne du gouvernement, le SNI adopte à son congrès
de juillet 1955 une motion sur la Table ronde pour une solution démocratique
au problème algérien. Il condamne l’émeute algéroise du 6 février 1956,
puis le vote des pouvoirs spéciaux, le 12 mars. En 1957, la FEN adopte
une motion, internationaliste sur l’Algérie, l’agression tripartite
de Suez et la répression en Hongrie. Elle relance l’action pour l’unité
syndicale (MSUD) et Forestier (SNI) défend dans La Commune, avec Messali
Hadj la Table ronde. Soutien actif de L’Union syndicale des travailleurs
algériens (USTA) dont elle salue les motions adoptées à son congrès
de juin 1957. Elle condamne la politique du FLN et ses crimes, à Melouza
et pire encore celui de la direction de l’USTA en plein Paris.
Le 13 mai,
la FEN défend les institutions républicaines et elle organise la grève
générale contre le « coup d’État démocratique » du général de Gaulle
sans le soutien des partis ouvriers et des syndicats. Au final, elle
reste la seule organisation du syndicalisme français à avoir milité
pour une Table ronde en Algérie.
Jacques
Simon est né à Palat (Algérie) en 1933. Lycéen à Tiaret, Mascara et
Alger, puis étudiant à Paris (Lettres et Droit). Il participe en 1956
à la création de l’Union Syndicale des Travailleurs Algériens (USTA)
qui sera soutenue par la Fédération de L’Éducation Nationale, la gauche
socialiste, A. Breton, A. Camus, E. Morin. Jacques Simon a dirigé plusieurs
journaux et revues (L’Étincelle, Tribune algérienne, Libre Algérie,
Cirta. Docteur en histoire, il préside le Centre de Recherche et d’Étude
sur l’Algérie contemporaine (CREAC). Illustration : Denis Forestier.
« France Observateur «juillet 1960 ISBN : 978-2-343-04522-1 045221 21,50
€ Collection « CREAC-HISTOIRE » dirigée par Jacques Simon.