Algérie : Novembre 1954-La révolution commence en Algérie. Jacques Simon

 

 

Le 1er novembre est l'acte initial de la révolution algérienne. Mais fut-il le seul fait des 22 du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA) de Boudiaf, en faisant table rase du passé ? Quelles furent les causes profondes de novembre et pourquoi une guerre aussi longue et dévastatrice ? Dans une première partie, il est montré que sous la 3e République, l'Algérie a été intégrée étroitement dans l'économie, le marché du travail, l'outil militaire' et la diplomatie de la France. Elle devient aussi la clé de voûte de son empire africain. C'est pourquoi tous les gouvernements, ceux du Front populaire, du , GPRF du général de Gaulle, et de Mendès France combattront le mouvement national algérien.

Pourtant, Messali Hadj qui a fondé et dirigé l'Étoile Nord-Africaine, le PPA, le MTLD et le MNA ne réclamait que l'élection par tous les habitants de l'Algérie (Européens, Juifs et Musulmans) d'une Assemblée Constituante Souveraine, l'unité des peuples de l'Afrique du Nord et la transformation de l'Empire en un Commonwealth franco-africain. Ce combat, il a toujours cherché à le mener, à la différence du FLN, en alliance avec la classe ouvrière et le peuple français ami.

En 1954, le MTLD traverse une crise, mais il est refondu en juillet 1954 au Congrès d'Hornu (Belgique) et sa nouvelle direction, le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) réorganise le parti pour l'engager dans la

lutte armée en décembre 1954. Il est devancé par Boudiaf soutenu par Nasser qui engage dans la précipitation le CRUA dans les actions de la Toussaint. Une répression massive s'abat aussitôt contre le MTLD. Mais le 2 novembre, les messalistes entrent dans la révolution et ce sont eux qui jouent un rôle essentiel pendant l'an I de la révolution algérienne.

Jacques SIMON est né en 1933 à Palat (Algérie). Étudiant à Paris, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, après le congrès de refondation du MTLD à Hornu (juillet 1954). Puis il participe à la construction de la Fédération de France de l'USTA. Docteur en Histoire, il est actuellement le président du Centre de Recherche et d'Étude sur l'Algérie Contemporaine (CREAC).